- Les bouleversements de l’université et la formation professionnelle
- La genèse du mastère spécialisé Second Life – Deep Tech Entrepreneur
- Entreprendre dans les Deep Tech à plus de 40 ans
- Former à l’entrepreneuriat scientifique
- Un mastère spécialisé à MINES ParisTech
- Un an pour passer de salarié à entrepreneur Deep Tech
- Les enseignements et l’accompagnement
- 19 technologies issues de 5 institutions de recherche
- L’écosystème entrepreneurial
- Année I : retour d’expérience
- L’exploration des technologies ou le Tinder de la recherche
- Les questions d’argent
- Les profils des candidats
Le mastère spécialisé Second Life – Deep Tech Entrepreneur se démarque dans l’offre de formation executive française en proposant à des professionnels ayant plus de vingt ans d’expérience d’explorer le potentiel business de technologies Deep Tech issues de l’université PSL et de fonder des start-up avec des chercheurs. La première promotion a abouti à la création de Skiagenics, spécialisée dans le diagnostic moléculaire pour la recherche contre le cancer, et de Sublime Énergie, qui propose une solution de valorisation du biogaz.
Exposé de Cédric Denis-Rémis et Alexandre Heully
Cédric DENIS-RÉMIS : Je suis enseignant-chercheur dans le domaine des sciences de gestion et, plus précisément, dans le domaine de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Si je devais me décrire en deux mots, je dirais que je suis un entrepreneur académique : j’essaie de créer des programmes innovants de gestion qui puissent avoir un impact économique significatif. Je suis aussi vice-président de l’université PSL (Paris Sciences et Lettres), en charge du développement, de l’innovation et de l’entrepreneuriat.
Alexandre HEULLY : Je suis le responsable du mastère Second Life – Deep Tech Entrepreneur, à MINES ParisTech et au sein de l’IHEIE (Institut des hautes études pour l’innovation et entrepreneuriat). J’ai eu la chance et le privilège de rejoindre ce programme dès sa fondation. Ancien entrepreneur dans le domaine des médias, je ne suis pas issu d’une formation scientifique ou du secteur de la recherche ; je suis diplômé de Sciences Po, avec un DEA en relations internationales. Quand Cédric Denis-Rémis m’a présenté le projet Second Life, j’ai trouvé l’idée géniale et un peu folle. J’ai donc accepté de prendre la direction opérationnelle de ce mastère spécialisé, en parallèle de mes activités en tant que directeur du programme média de l’incubateur Creatis à Paris.
Les bouleversements de l’université et la formation professionnelle
Cédric DENIS-RÉMIS : Au cours des quinze dernières années, l’enseignement supérieur a connu trois grands bouleversements : la mondialisation des flux d’étudiants ; la numérisation, avec l’apparition du digital dans les cours ; enfin, la marchandisation de l’enseignement dans un environnement mondialisé. Cependant, le point de rupture le plus important concerne la recherche. C’est elle qui fait la différence entre grandes universités et autres établissements supérieurs. Les établissements d’enseignement supérieur qui survivent aujourd’hui à la mondialisation sont ceux qui ont investi dans un corps professoral permanent.
L’université PSL a été créée, il y a onze ans, pour répondre à cette globalisation. C’est une université qui rassemble onze établissements d’enseignement supérieur1, dont MINES ParisTech. Aujourd’hui, elle est devenue la première ou la deuxième université de l’Union européenne, selon les classements. Grâce à son offre conjointe, elle est capable d’attirer de bons étudiants et chercheurs étrangers.
Au cours de ma carrière, je me suis principalement occupé du développement d’une école d’ingénieurs chinoise, en association avec l’École polytechnique et MINES ParisTech, au sein de l’université Shanghai Jiao Tong, la fameuse faculté qui établit le classement de Shanghai. En rentrant en France, je me suis demandé pourquoi nos établissements d’enseignement supérieur, dont l’enseignement et la recherche sont mondialement reconnus, ne réussissaient pas à faire revenir leurs anciens élèves en formation professionnelle continue, alors même que ceux-ci ont souvent gardé un bon souvenir de leur passage dans ces écoles. L’une des raisons en est que les professionnels à haut potentiel n’ont pas toujours le temps de revenir à l’université pour suivre des formations longues. Le rapport Germinet2 le souligne à sa manière : sur un budget de 13 à 14 milliards d’euros consacré à la formation continue, les universités ne captent que 400 millions, le reste étant attribué à des établissements hors enseignement supérieur.
La genèse du mastère spécialisé Second Life – Deep Tech Entrepreneur
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