- L’électronique de puissance
- Une entreprise rentable dès le départ
- Trois marchés
- La fertilisation croisée
- Une période de transition
- Le passage à la fabrication
- Choisir entre les trois marchés ?
- Quelle structuration pour atteindre ces objectifs ?
- Le nom de l’entreprise
- Les facteurs différenciants
- L’aventure Ariane 6
- La propriété intellectuelle
- La part du conseil
- Le financement
- Produits de masse et produits de pointe
- Les ressources humaines
- Le chargeur réversible
- Segmenter par niveaux de TRL ?
Ayant remarqué que la conversion d’énergie est mal traitée dans les entreprises, Benoit Schmitt crée, avec un camarade, Watt&Well. Ils commencent par une activité de conseil, abordent les marchés du pétrole, de l’aéronautique et de l’automobile, puis décident de passer à la fabrication. L’entreprise double de taille tous les deux ans et conquiert un marché prestigieux pour Ariane 6. Elle doit maintenant trouver sa voie pour exploiter des marchés en voie de maturation tout en gardant l’esprit pionnier qui l’anime.
Exposé de Benoit Schmitt
L’aventure de Watt&Well a démarré en 2008. En sortant de l’École centrale Paris, j’avais envie de créer une entreprise avec un objet assez large, me permettant d’intervenir sur plusieurs marchés et relevant d’un secteur de pointe, afin de pouvoir innover.
L’électronique de puissance
L’électronique de puissance concerne les dispositifs permettant de changer la forme de l’énergie électrique (du courant alternatif vers le courant continu, par exemple). Elle recouvre l’étude, la réalisation et la maintenance des composants électroniques utilisés en forte puissance, des structures des convertisseurs, de la commande et des applications industrielles de ces appareils. On en trouve un peu partout, dans les téléphones comme dans les véhicules électriques, et son marché progresse presque aussi vite que celui de l’électronique.
Bien que l’électronique de puissance soit cruciale pour beaucoup de secteurs liés à la protection de l’environnement, elle suscite peu de vocations dans les écoles d’ingénieurs. Beaucoup d’étudiants optent pour l’informatique et, pour ceux qui choisissent malgré tout l’électronique, l’électronique de puissance est une matière particulièrement ardue, qui exige de passer beaucoup de temps à faire des tests sur les paillasses avant de devenir vraiment compétent. Les composants sont assez simples (transistors, diodes, inductances… ) mais, une fois réunis, on peut mettre trois mois à trouver la solution, ce qui demande une certaine humilité. En contrepartie, résoudre un problème d’électronique de puissance procure de grandes satisfactions et surtout, c’est une filière offrant d’énormes débouchés.
J’ai donc proposé à Raul Iglesias, qui travaillait comme moi chez Schlumberger, de créer une entreprise ensemble dans ce domaine, qui me paraissait un bon choix. Pendant les deux premières années, notre société a été hébergée par l’incubateur de l’École centrale Paris. Nous avons constitué une équipe en recrutant des stagiaires et en les formant avant de les embaucher.
Une entreprise rentable dès le départ
Je n’étais pas tenté par le modèle des start-up, qui lèvent beaucoup d’argent sur de très belles promesses, qu’elles tiennent parfois, mais en commençant par enregistrer des pertes pendant des années. Je souhaitais prouver à mon équipe et à moi-même que nous étions capables d’apporter une vraie valeur technologique à nos clients, et que, par conséquent, il n’y avait aucune raison que nous ne soyons pas rentables dès le départ.
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