Le surprenant rayonnement du bouffon de Trappes

« Commencez par vous faire un nom ! ». À force de se heurter à ce type de réponses, Alain Degois n’a plus voulu dépendre des lourdeurs administratives ou des potentats locaux et a décidé de valoriser ce qu’il savait le mieux faire : faire émerger des talents. Le nom, il se l’est fait. Dans le milieu de l’improvisation et de la scène comique, il est Papy, celui qui a “sorti” Jamel Debbouze, Sophia Aram, Issa Doumbia, Arnaud Tsamère... et beaucoup d’autres. Passer dans le privé ne lui a pas fait oublier ses convictions : celle que la culture améliore ou rend possible la vie en société et qu’elle se construit sur le terrain, au quotidien, celle que des “brigades d’investigation culturelle” apporteraient des réponses aux difficultés que rencontrent certains quartiers. À Trappes, pendant trente ans, son travail avec les jeunes a préfiguré ce que pouvaient être ces brigades, et a fait la preuve de ce qu’elles pouvaient apporter. Car il a pu constater que sourire ensemble était le début de beaucoup de possibles.