Précarité économique et dérive des comportements : l'exemple du dopage dans le cyclisme

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Olivier AUBEL

Sociologue, université de Lausanne

Séminaire Économie et sens | mercredi 22 janvier 2014 - 9h - 11h30

Olivier Aubel a mené avec ses collègues de l’Institut des Sciences du Sport de l’université de Lausanne une étude à la demande de l’Union cycliste internationale sur le dopage. Il en ressort une vision autrement plus subtile que celle des médias moralisateurs et à l’affût du sensationnel. Le cyclisme professionnel est un monde de précarité. Les équipes dépendent de sponsors qui s’engagent le plus souvent sur des durées limitées. Fragilisées‚ les équipes ne peuvent garder les coureurs non performants‚ et offrent souvent un encadrement insuffisant. Précarité généralisée‚ conditions de travail difficiles et organisation défaillante expliquent le recours au dopage des coureurs‚ notamment les plus âgés‚ comme dans beaucoup d’autres professions où les acteurs sont poussés à leurs limites. Les contrôles et l’éducation sont des instruments de lutte nécessaires contre ce fléau. Le moralisme est bien moins efficace que des dispositions contre la précarité et les mauvaises conditions de travail‚ tout comme la sécurisation des carrières‚ notamment au moment de la reconversion.

Le compte rendu de cette séance a été rédigé par :

Jean BÉHUE GUETTEVILLE

Cette séance a été publiée dans le n°111 du Journal de l'École de Paris du management, intitulé L'agilité.

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