Les aimants jouent un rôle clé dans la transition énergétique, par exemple pour la fabrication des voitures électriques ou les éoliennes, mais la Chine en a acquis un quasi-monopole, ce qui pose problème aujourd’hui. Une réponse est de recycler des aimants. L’équipe de Sophie Rivoirard à l’Institut Néel (CNRS) a mis au point un procédé d’hydruration qui fragilise et transforme en poudre les aimants en fin de vie afin d’en fabriquer de nouveaux. Cette technologie a donné lieu à la création, en 2020, de la société MagREEsource, basée près de Grenoble. MagREEsource s’est engagée dans la fabrication d’aimants en construisant une installation pilote qui en produit d'ores et déjà 50 tonnes par an. Une usine en cours de construction en produira 1 000 en 2030. C’est toutefois toute une filière qu’il faut construire : récupération des aimants, recyclage, fabrication, vente à des prix compétitifs... Les préoccupations de souveraineté sont favorables à un projet de cette nature, mais la politique de Donald Trump et le monople chinois n’aident pas à voir clair sur l’évolution des marchés.
L’industrie automobile cherche depuis longtemps à concevoir des voitures variées et désirables, tout en maîtrisant la complexité industrielle. Tous les constructeurs se sont lancés, avec des succès divers, dans la stratégie de plateforme qui utilise un maximum de pièces communes pour produire des modèles différents et attractifs. Après avoir œuvré trente-deux ans chez PSA, Gilles Le Borgne est appelé par Jean-Dominique Senard, en 2020, pour relever ce défi chez Renault, alors très mal en point. Il y rencontre de nombreux acteurs, établit un rapport d’étonnement et propose un plan de simplification conduisant à plus d’1 milliard d’euros d’économies et à un raccourcissement des délais de développement de quatre à trois années. L’obtention, fait rare, deux fois de suite du prix de la Voiture de l’année consacrera un véritable savoir-faire dans la conception de belles voitures économiques à fabriquer. La démonstration, par un homme de l’art, que l’efficacité économique peut se conjuguer avec la qualité de conception...
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Par Michel Berry
Pourquoi certaines PME et ETI réussissent-elles alors qu’on parle de déclin de l’industrie en France ? Pour éclairer cette énigme, l’École de Paris du management a créé en 2013, avec l’appui de La Fabrique de l’industrie et de l’UIMM, le séminaire Aventures industrielles, qui invite des PME et ETI industrielles à débattre de leur démarche. Elle a ainsi recueilli une centaine de cas d’aventures étonnantes, voire extraordinaires, souvent insuffisamment connues. La série ETI conquérantes vise à les faire connaître.
Il est classiquement admis qu’il existe deux grands types de stratégies : la stratégie par les coûts en produisant de grands volumes et la stratégie par la différenciation. Quand les biens circulent facilement, il ne peut y avoir de belle aventure pour une PME ou une ETI françaises que par la différenciation : si elles proposent des produits standards, elles se trouvent face à des concurrents produisant dans des pays à bas salaires ou à la législation plus souple.
Affirmer sa différence relève d’une démarche de longue haleine pour convaincre les détenteurs du capital, les banquiers, le personnel, les partenaires. Cela se traduit par des tâtonnements, voire des erreurs qui peuvent mettre en péril l’entreprise. Elle doit donc être portée par le dirigeant. Il existe toutefois de nombreuses manières de se distinguer.
Dans ce premier épisode sont évoquées trois manières d’affirmer sa différence par l’offre : miser sur des innovations techniques, affirmer une compétence critique, inventer des usages inattendus.
ETI conquérantes est une série éditée par l'École de Paris du management, avec le concours de La Fabrique de l'industrie et de l'UIMM, et diffusée sur Cairn.info.
Ouvrages
2060 orateurs sont intervenus depuis la création des séances de l'École de Paris. Voici un aperçu de nos prochains invités :
Directeur général des services de la ville de Mamoudzou
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Directeur et senior advisor d’Algoé, bénévole à la Fondation d’entreprise Algoé
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Directeur de la maîtrise d’ouvrage des projets, RATP
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Professeur du Cnam, titulaire de la chaire de gestion de l'innovation, HT2S
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Professeur des universités en Histoire des sciences et des techniques au Cnam, directeur du laboratoire HT2S
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