L’histoire de l’entreprise Ragni est une saga familiale. Depuis sa création en 1927, elle a été développée par quatre générations. En 1992, elle s’est lancée dans l’exportation, qui représente aujourd’hui 30 % de son chiffre d’affaires. En 2018, elle a adhéré au Pacte mondial des Nations unies. Elle résiste à la concurrence des produits chinois à bas prix en vendant des ensembles lumineux intelligents. De plus, son président met l’humain au cœur de l’entreprise et c’est sans doute ce qui lui a permis de traverser la crise de la Covid-19…


Exposé de Marcel Ragni

L’entreprise que je préside a été fondée par mon grand-père, Victor Ragni, en 1927, à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Venu d’Italie en 1924 en tant que réfugié politique, il a trouvé un emploi correspondant à son métier de ferronnier d’art, puis, quelques années plus tard, a décidé de créer sa propre société. Très vite, il s’est mis à fabriquer des lanternes pour les villages des alentours. Mon père, Joseph, a travaillé avec lui à partir de 1936 et a pris la direction de l’entreprise en 1946. Mes frères Victor et Roger l’ont rejoint respectivement en 1956 et 1959, et j’ai été embauché à mon tour en 1971. Nos deux sœurs, Marie-France et Laure, nous ont rejoints à la mort de notre père, en 1974.

Puis est venu le tour de la quatrième génération, d’abord avec mes nièces Sandra et Stéphanie, dans les années 1990. La première, qui savait dessiner et utiliser Photoshop, a pris la direction du bureau d’études, où elle est restée près de vingt ans. La seconde travaillait chez Coca-Cola, au service qualité. Mon frère lui a demandé de venir mettre en place la norme ISO 9001. Elle a accepté de s’en occuper pendant un an, et elle est finalement restée jusqu’en 2019.

Ce sont ensuite mes deux fils, Jean-Christophe et Stéphane, qui ont rejoint l’entreprise. L’aîné avait fait une bonne école hôtelière, mais ne trouvait d’emploi que dans des friteries ou des pizzerias, où il était mal payé et souvent non déclaré. J’avais besoin d’un manutentionnaire et je lui ai proposé de prendre le poste pour trois mois. Constatant que, contrairement à ce qu’il connaissait dans la restauration, il disposait de toutes ses soirées et de tous ses week-ends, il a décidé de rester. Il a suivi une série de formations et, aujourd’hui, il est directeur général associé, chargé de l’export. Quant à Stéphane, il était carrossier et j’avais besoin d’un responsable pour l’unité de peinture. Il nous a rejoints en 2001 et il est désormais directeur général associé, chargé du commerce.

L’éclairage public de confort

Notre marché est celui de l’éclairage public de confort, qu’il soit destiné à des places publiques, des centres-villes, des routes nationales ou départementales, des chemins ruraux, des chemins piétonniers, ou encore des pistes cyclables. Cela nous conduit à travailler essentiellement avec des administrations – petites communes, métropoles, conseils départementaux ou régions –, mais aussi avec quelques entreprises privées, comme (pour les plus connues) Vinci Energies, Bouygues Energies & Services, Eiffage Énergie Systèmes, Citelum, etc.

Depuis 2000, l’entreprise est certifiée ISO 9001 et EN40.

Innovation et tradition

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