Améliorer les conditions de travail du personnel, le former, favoriser sa promotion sociale, sécuriser les contrats de travail sont des enjeux majeurs du secteur de la propreté. Pour les faire adopter par les donneurs d’ordre, un long travail de persuasion et de négociation est cependant nécessaire. En donnant une nouvelle valeur au travail des agents, la crise de la Covid-19 pourrait bien favoriser la prise de conscience par les clients des enjeux sociaux et écologiques mis en avant par la Fédération des entreprises de propreté.

Exposé de Philippe Jouanny

Les entreprises de propreté assurent le nettoyage et l’hygiène des bureaux, des commerces, de l’industrie, ou encore des écoles et des hôpitaux. Cette activité, qui relève d’une convention collective spécifique, ne doit pas être confondue avec celle des femmes de ménage, qui interviennent chez les particuliers, ni avec le nettoiement de la voirie, qui est géré par les collectivités territoriales.

Au total, le secteur de la propreté emploie 550 000 salariés. Ceux-ci sont pourtant assez peu visibles, dans la mesure où ils interviennent en dehors du temps d’utilisation des locaux qu’ils nettoient, c’est-à-dire généralement entre 5 heures et 8 heures du matin, puis entre 17 heures et 21 heures (seulement 0,3 % des salariés travaillent au-delà de 21 heures). Ils ont cependant été récemment mis en lumière lorsqu’ils ont été présentés par le Gouvernement, et même par le président de la République, comme constituant la « deuxième ligne des métiers essentiels » dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Le secteur de la propreté comprend 12 000 entreprises, réparties selon un maillage très serré sur l’ensemble du territoire national. Leur chiffre d’affaires global s’élève à 16 milliards d’euros par an. Parmi ces entreprises, 70 % sont des TPE (très petites entreprises) et 90 % de ces dernières sont dirigées par d’anciens salariés de la branche. C’est une particularité dont nous sommes fiers : les métiers de la propreté offrent un ascenseur social très performant. Parmi les 30 % restant, une dizaine de grandes entreprises emploient entre 50 000 et 60 000 salariés, et les autres sont des PME (petites et moyennes entreprises) et des ETI (entreprises de taille intermédiaire).

Le Monde de la propreté

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