mars/avril 2018
Il est, dans le cours des entreprises humaines, des moments rares où les énergies semblent se libérer, se rassembler, se focaliser. Des moments de grâce. L’aventure du chaland romain découvert sous le Rhône à Arles est l’un de ces moments où tout devient évident. Complexe, mais évident. La décision de son renflouage a initié une mobilisation extraordinaire qui a permis de le remonter, le restaurer et le présenter au public dans des délais contraints, et dans la recherche permanente de solutions à des défis immenses. Le chaland d’Arles a constitué un catalyseur qui a réuni des compétences multiples et a transformé chacun des acteurs impliqués.
Dans ce numéro, des acteurs jouent le rôle de catalyseur dans des domaines variés. Comme un chaland romain au fond du Rhône, le design français constituait un patrimoine inestimable porteur de nombreuses promesses. Il a fallu l’émergence de plusieurs jeunes maisons d’édition pour lui donner sa mesure. La Chance est l’une de ces maisons, qui a perçu ce potentiel et a mis son énergie à sa valorisation. Avec d’autres, elle a contribué au renouveau du design français.
Sofinnova, l’une des plus anciennes sociétés de capital-risque en Europe, met un savoir-faire acquis dans les biotechnologies au service de la chimie du renouvelable. Elle s’affirme comme un lieu de partage d’expérience et accélère le vent de transformation qui souffle sur une industrie appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ticket for Change opère dans le social business, avec la double conviction qu’il faut changer les entreprises pour changer le monde et qu’un point de bascule peut se produire. Elle s’efforce d’identifier les talents qui veulent prendre part à ce changement et les aide à lever les blocages du passage à l’action, en escomptant qu’ils auront un effet d’entraînement. En trois ans, ces jeunes entrepreneurs à la croisée des mondes entrepreneurial et social ont fait émerger quelque trois cent quatre-vingt projets dans cent soixante pays.
De grandes entreprises, comme Michelin, ENGIE ou OCP, au Maroc, découvrent ou redécouvrent en leur sein un potentiel immense en expérimentant de nouvelles formes d’organisation qui libèrent les énergies et prouvent que la capacité des organisations à gagner en créativité et en agilité n’est pas limitée par leur taille, quand le management se fait catalyseur.
Il est, dans le cours des entreprises humaines, des moments dont il faut savoir se saisir. Des moments où les potentiels existent, où des catalyseurs peuvent surgir pour les activer, mettre en mouvement les ressources,accélérer les transformations, leur donner un sens. Des moments où une épave peut être un trésor.
20 juin 2017 | Séminaire Management of Innovation