La gestion des événements démesurés : le cas du Tour de France

Chaque année, pendant trois semaines au mois de juillet, le Tour de France déplace environ 4 000 personnes et 2 000 véhicules par jour. Jean-Louis Pagès a supervisé la logistique de cet événement pendant plus de trente ans. À partir de la feuille de route définie par le directeur du Tour de France, il devait relever de véritables défis, comme organiser un grand départ en Corse ou une arrivée au col du Galibier. Chaque année, il étudiait les 3 500 kilomètres du circuit mètre par mètre, notant la largeur des voies et les obstacles potentiels. Il discutait ensuite avec les maires des villes-étapes, puis, sous l’autorité du préfet concerné, réunissait dans chaque département les maires des communes traversées, ainsi que les services de l’État (police, gendarmerie) et départementaux (pompiers) pour leur expliquer le tracé et surmonter leurs objections. Enfin, pendant la course, il a eu à veiller sur les départs, les parcours et les arrivées, si bien qu’il ne dormait guère que trois ou quatre heures par nuit, mais avec le sentiment grisant d’être la discrète cheville ouvrière d’un événement sportif et médiatique mondial.