Fondée en 1986, IBA exploite une technologie de pointe applicable aux secteurs médical et industriel. À la fin des années 1990, pour résister à une OPA hostile, les salariés rachètent l’entreprise en s’endettant sous forme d’un LBO. Commence alors une aventure entrepreneuriale où les salariés s’assurent de garder la maîtrise de la stratégie, même après l’introduction en Bourse. Le Groupe s’est développé et, aujourd’hui, il œuvre à l’émergence d’une nouvelle génération de salariés entrepreneurs pour continuer son étonnante aventure.

Exposé d’Olivier Legrain

Il y a quelques années, un petit garçon belge de trois ans, Viggo Mommaerts, souffrant d’un cancer du cerveau, avait besoin d’être soigné sans que cela n’affecte ses capacités de croissance ni son quotient intellectuel. Par chance, il a consulté un médecin qui a indiqué à ses parents que l’équipement dont il avait besoin, fabriqué par IBA, n’existait pas en Belgique, mais était accessible en Suisse. La raison d’être d’IBA, résumée par les mots protéger, améliorer, soigner, consiste à faire en sorte que tous les Viggo du monde puissent accéder à cet équipement et au traitement qu’il permet de délivrer, la protonthérapie.

Fondé en Belgique, le groupe IBA est également implanté en Allemagne, aux États-Unis, au Canada, en Chine et en Inde, et il emploie 2 500 personnes, dont 1 200 en Belgique. Depuis sa création, IBA a vendu plus de 650 accélérateurs de particules et a permis de soigner plus de 150 000 patients. Notre modèle d’affaires consiste à vendre l’équipement, mais également à le maintenir et à assurer sa fiabilité jusqu’à un taux de 98 % de disponibilité. Certaines machines sont en effet utilisées jour et nuit, notamment en Chine et en Inde.

Face à de grands concurrents comme Siemens, General Electric ou Hitachi, nous devons innover sans cesse et faire preuve d’agilité si nous voulons rester compétitifs. Nous investissons donc énormément dans la R&D. En 2024, nous y avons consacré 12 % de notre chiffre d’affaires, qui s’est élevé à 498 millions d’euros.

Quatre marchés

Le savoir-faire d’IBA consiste à créer des accélérateurs de particules de petite taille destinés à quatre marchés : la protonthérapie, la dosimétrie, la médecine nucléaire et les applications industrielles.

La protonthérapie

La protonthérapie représente 50 % de notre chiffre d’affaires. L’équipement que nous proposons comprend un accélérateur de particules, ou cyclotron, une salle de préparation dans laquelle un robot positionne le patient afin que la dose de protons puisse atteindre la tumeur, des outils d’imagerie permettant de détecter très précisément l’emplacement de cette dernière, et enfin la salle de traitement proprement dite.

Dans la radiothérapie conventionnelle, les rayons affectent non seulement la tumeur, mais les tissus voisins, pour lesquels ils sont toxiques. Par exemple, en cas de tumeur au sein gauche, une radiothérapie classique peut entraîner des complications cardiaques. Grâce à la propriété physique dite “du pic de Bragg”, la protonthérapie permet d’appliquer le faisceau de protons sur l’emplacement exact de la tumeur, défini de façon très précise et en trois dimensions. Cette technologie est ainsi particulièrement indiquée lorsque la tumeur se situe dans des zones sensibles comme le cerveau, le sein gauche, les poumons, ou encore la prostate.

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