Issue 165 Janvier / Février 2024
Le débat largement commenté entre le climatologue Jean Jouzel et le PDG de TotalEnergies le 30 août dernier a donné le sentiment d’un dialogue de sourds. Pour beaucoup, cette entreprise est devenue l’incarnation de l’ancien monde, le représentant du Dieu pétrole, longtemps adulé, aujourd’hui honni. Le symbole de l’incapacité à faire table rase du passé du jour au lendemain. TotalEnergies a pourtant engagé un mouvement considérable vis-à-vis des énergies renouvelables. En l’espace de sept ans, cette branche s’est considérablement développée, la major engageant ses investissements sans renoncer à ses activités historiques qui lui permettent de les financer. Réalisme économique ?
Derrière ce dialogue de sourds, se posent la question de la transition, puisqu’un nouveau monde ne s’imposera pas du jour au lendemain, et celle de la légitimité des acteurs pour opérer la transformation. En matière de croissance, TotalEnergies fait partie des cinq premières entreprises mondiales dans les énergies renouvelables ; elle figure dans la liste des entreprises les plus grosses émettrices de CO2. Verre à moitié plein, à moitié vide ? Le changement peut-il venir d’un représentant de l’ancien monde, ou ne peut-il provenir que de nouveaux entrants ?
Personne n’imaginait une entreprise marocaine se faire une place dans le secteur de la fintech, chasse gardée de quelques grandes nations technologiques. Pourtant, HPS est devenue une actrice clé des paiements électroniques et la partenaire technologique de plus de 450 banques. Derrière ce succès, il y a beaucoup d’agilité, sans doute aussi l’apport d’un regard neuf.
Kléber Rossillon et Anne-Sophie Pic ont apporté leurs points de vue extérieurs sur des actifs historiques : un château en ruine pour le premier, le restaurant familial mal en point pour la seconde. Deux points de départ qui ont donné lieu à deux belles réussites d’entreprises familiales solides centrées sur la volonté de faire vivre des expériences mémorables à des clients. Les développements de l’une comme de l’autre s’appuient sur la capacité à porter un regard neuf et exigeant sur chaque nouveau lieu à exploiter.
ChatGPT saurait-il concevoir ces expériences exceptionnelles pour un site patrimonial à l’abandon ou un restaurant à l’international ? Les conséquences du déploiement des outils d’IA générative suscitent beaucoup d’interrogations et de fantasmes. Mais leur potentiel viendra aussi de nouveaux entrants, peut-être individuels, qui en découvriront de nouveaux usages.
Héroïsme des nouveaux entrants ? Suprématie de la page blanche ? Il s’agit peut-être plutôt de considérer le monde qui nous entoure comme un potentiel, doté de caractéristiques à prendre en considération et d’une capacité d’évolution qui soit avant tout affaire de regard. Renouveler les regards pour libérer les potentiels.
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