C’est avant tout une guerre contre le temps, mais cela a quand même tout d’une guerre. Pour décrire tant l’exigence qu’elle impose que les mouvements qui se jouent sur le terrain, il est difficile d’échapper aux métaphores militaires. Il faut, contre le réchauffement climatique, lancer toutes les forces dans la bataille.
Le combat se joue sur tous les fronts. Le front juridique comme le front judiciaire. Celui de l’innovation comme celui de l’entrepreneuriat. Laetitia Vasseur était collaboratrice parlementaire, elle a participé au vote d’une loi contre l’obsolescence programmée. Elle est partie monter une association pour accélérer le mouvement et faire flèche de tout bois, du procès à Apple à la mise en place d’un indice de réparabilité. Tous les fronts.
Il se joue à tous les horizons. Des transformations de fond sont engagées, mais elles prendront du temps. La décarbonation des énergéticiens vise un horizon 2030 à 2050. Les constructeurs automobiles se réinventent autour de la mobilité et de l’électrification, mais cette transformation, systémique, prendra du temps. Le renouvellement de l’urbanisme est nécessaire et urgent, mais il se joue sur plusieurs décennies. Tandis que les constructeurs automobiles se mettent en ordre de bataille en inventant des coopérations innovantes, comme celle mise en place autour de Renault et de sa Software République, il s’agit d’agir en parallèle sur des solutions de court terme, évidentes mais confrontées à de multiples blocages, comme l’explique Franck Lirzin pour l’adaptation de la ville. Tous les horizons.
Il implique d’agir sur toutes les échelles. Rechercher des solutions déployables largement, mais aussi agir chacun à son échelle. L’adaptation de l’urbanisme se joue au niveau d’un îlot ou d’un bâtiment. Les régions minières disposent de ressources en gaz de mines, qui peuvent être utilisées pour alimenter les réseaux de chauffage urbain. C’est l’une des solutions déployées par la Française de l’Énergie. Elle restera marginale en France et réservée à une région limitée, mais peut offrir sur certains territoires une énergie à faible impact carbone, locale et peu coûteuse pour le consommateur. Toutes les échelles.
Il engage les entreprises existantes comme de nouveaux entrants qui proposent des solutions nouvelles, à l’instar de la Française de l’Énergie ou de De Bonne Facture. Cette entreprise a été créée pour valoriser les ateliers de l’habillement français qui disposaient de savoir-faire anciens, avec la volonté de promouvoir les filières locales, les matières premières naturelles et les produits durables. Comme pour l’automobile, comme pour l’urbanisme, comme pour l’énergie, les blocages sont partout. Le combat exige acharnement et stratégie. Il requiert l’engagement de tous les acteurs. Mobilisation générale !
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