L'École de Paris du management, à la demande de la direction générale de l'Administration et de la Fonction publique, et avec l'aide de l'École des mines de Paris, a organisé en 1998 et 1999 un séminaire consacré à la gestion de la mobilité des fonctionnaires. En effet, alors que les salariés du secteur privé connaissent une précarisation croissante de leur situation professionnelle, la garantie d'emploi dont bénéficient les fonctionnaires et agents de services publics apparaît de plus en plus comme un privilège, qu'une disponibilité et une réactivité accrues doivent justifier. La mobilité est souvent vue comme un moyen privilégié d'assurer cette nécessaire adaptation de l'emploi public. Mais quelle mobilité ? mobilité fonctionnelle ou géographique ? mobilité intra-fonction publique ou inter-fonctions publiques ? à l'initiative de qui : de l'État employeur ou de l'agent salarié ? selon quelle modalité juridique ? mobilité des hauts fonctionnaires ou des agents de catégorie moins élevée ? Les séances du séminaire ont consisté à explorer des expériences concrètes menées dans divers secteurs de la fonction publique, présentées par les responsables qui les avaient conçues, ou qui avaient participé à leur mise en œuvre. Cela a permis de découvrir des pratiques innovantes, dans lesquelles des acteurs ont pu user de libertés insoupçonnées que laissent les statuts de la Fonction publique. Une synthèse des six premières séances "Les souplesses cachées du mammouth", rédigée par Frédérique Pallez, a mis en relief cette découverte et a été largement diffusée.