Les États-providence survivront-ils à la mondialisation ?

Selon Marc de Scitivaux, le développement, dans tous les grands pays industriels, de l’État-providence, pendant les quarante-cinq ans qui ont suivi la fin de la guerre, n’a pu se fonder que sur deux « artifices » économiques, l’inflation et le déficit budgétaire ; l’abus de ces deux ressources a fini par les tarir, et nous assistons à l’heure actuelle à un retour à la situation antérieure classique, avec la prédominance d’une économie de l’offre, par opposition à une économie qui était conçue, depuis la crise de 1929, comme devant être tirée par la demande. La balle est désormais dans le camp des capitalistes et des entrepreneurs ; les États sont contraints de se mettre en concurrence pour les attirer, en naviguant entre deux écueils : la faillite financière, s’ils ne parviennent pas à réduire leurs prélèvements ; la fracture politique et sociale, s’ils réduisent trop leurs dépenses publiques. Peut-on espérer une solution pacifique à ce dilemme ?