- Un secteur en croissance
- Un marché français à fort potentiel
- Les chiffres clés de Cdiscount
- Les trois phases de notre développement
- Des enjeux stratégiques
- Vers le B to B
- Une politique d’open innovation à l’échelle
- Une plateforme responsable, inclusive et solidaire
- Des idées et des talents
- Le plaisir et l’énergie
Jusqu’où le e-commerce gagnera-t-il du terrain sur le commerce traditionnel ? C’est ce qu’analyse Emmanuel Grenier, patron de Cdiscount depuis quatorze ans. Créé en 1998 pour vendre des DVD en ligne, Cdiscount occupe aujourd’hui la deuxième place sur le marché français du e-commerce, derrière Amazon, et vend sa technologie et ses capacités logistiques à d’autres acteurs. Quand on ajoute à cela l’appartenance au groupe Casino, dont d’autres filiales s’allient avec Amazon, on saisit la richesse et la singularité de ce retour d’expérience.
Exposé d’Emmanuel Grenier
La première moitié de ma vie professionnelle s’est déroulée dans la distribution classique, en France et à l’international, dans les entrepôts et dans les magasins. Depuis 2008, j’exerce dans le e-commerce chez Cdiscount. Ce parcours m’a appris à connaître tous les volets de ce métier, depuis l’alimentaire en magasin jusqu’au non alimentaire en ligne.
Un secteur en croissance
Le secteur du e-commerce représente un marché mondial de 4 280 milliards de dollars en 2020, en croissance de 30 %. Sur la même période, la hausse du marché européen a été de 10 % (757 milliards de dollars) et celle du marché français de 8,5 % (112 milliards de dollars). Ce dernier connaît un taux de pénétration deux fois inférieur à ceux du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, mais très supérieur à ceux de l’Italie ou de l’Espagne. Jusqu’au début des années 2010, le marché français a connu une croissance annuelle régulière d’environ 20 % qui s’est progressivement infléchie pour ne plus atteindre que 10 % aujourd’hui, alors que le marché mondial a maintenu une croissance soutenue, notamment du fait des marchés asiatiques.
La particularité du marché du e-commerce actuel est d’être tiré par les market places, qui ont pris leur essor à partir de 2010. Ce ne sont pas des sites de commerce vendant leur catalogue de produits, mais des plateformes accueillant tous les commerçants qui le désirent moyennant le paiement d’une commission de 10 à 15 % sur chaque vente. Par ce biais, le commerçant peut atteindre un nombre de clients très supérieur à celui qu’il toucherait seul à partir de son site web. C’est donc un modèle d’échange entre, d’une part, des vendeurs qui proposent une grande quantité de produits et, d’autre part, une plateforme qui met à leur disposition de la technologie et du trafic. Les vendeurs bénéficient du trafic et la plateforme des produits. Les market places connaissent une croissance moyenne de 20 % par an contre seulement 5 à 7 % pour les sites web de ceux qui tentent d’attirer leurs clients par eux-mêmes. On estime qu’en 2022, 75 % des ventes en ligne seront réalisées par l’intermédiaire des market places.
La plus grande market place au monde est la chinoise Alibaba, dont le modèle est 100 % market place. La deuxième est Amazon, dont les ventes se répartissent à 50-50 entre sa market place et son propre catalogue, ce qui est également le cas pour Cdiscount.
Un marché français à fort potentiel
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