- Un changement de stratégie
- Création d’une filiale maison et rachat d’une société
- Convaincre en interne
- Une croissance exponentielle
- Un groupe multi-énergies
- L’objectif de neutralité carbone
- Les atouts de TotalEnergies
- Le changement de nom
- La concurrence
- La place du GNL
- Et le nucléaire ?
- Distribution et transport de l’électricité renouvelable
- La productivité du travail chez TotalEnergies Renouvelables
- L’Afrique
- Le basculement des véhicules thermiques vers les véhicules électriques
- Un impact sur l’attractivité de TotalEnergies ?
Née en 2017, avec une équipe de 25 personnes, la filiale TotalEnergies Renouvelables compte désormais plus de 1 000 salariés. L’entreprise a dû roder une méthode de travail pour ce nouveau domaine d’activité et se doter des compétences nécessaires pour développer un portefeuille de projets et les exécuter, à grande échelle. Il a également fallu définir un modèle d’affaires adapté à cette activité, qui n’offre pas la même rentabilité qu’un projet pétrolier ou gazier, mais est indispensable à la décarbonation de la Compagnie.
Exposé de Julien Pouget
Polytechnicien et ingénieur du Corps des mines, j’ai travaillé quelques années dans l’Administration, puis pour Alstom dans le secteur du nucléaire, avant de devenir conseiller du président Hollande pour les questions touchant à l’industrie, puis à l’économie. J’ai alors été recruté par TotalEnergies, où j’ai commencé comme directeur de la division énergies renouvelables. Désormais, je dirige les opérations amont de la Compagnie en Asie et dans le Pacifique, aussi bien pour l’exploration et la production de pétrole et de gaz que pour la partie électricité renouvelable, que nous développons activement dans cette zone.
Un changement de stratégie
TotalEnergies s’intéresse aux énergies renouvelables depuis plusieurs dizaines d’années, notamment en menant des recherches sur l’énergie solaire. En 2011, le Groupe est devenu actionnaire majoritaire de SunPower, société basée en Californie et cotée au Nasdaq, qui fabriquait des panneaux solaires.
À son arrivée à la tête de Total, après la COP21 de 2015, Patrick Pouyanné a lancé une grande réflexion sur la stratégie du Groupe. L’une des conclusions de cette réflexion a été de développer le Groupe dans l’électricité, et notamment dans l’électricité renouvelable.
Quand j’ai rejoint Total à la fin de l’année 2016, nos activités dans ce domaine se réduisaient aux recherches menées par une équipe de 25 personnes, à une participation majoritaire au sein de SunPower, alors en grande difficulté face à la concurrence chinoise, et à des participations minoritaires dans différentes fermes solaires, d’une capacité totale de 300 mégawatts (MW). Pour donner un ordre de grandeur, la puissance d’une centrale nucléaire de taille moyenne, ou d’une grande centrale à charbon, est de 1 gigawatt (GW). Quelqu’un, à cette époque, m’a fait cette réflexion : « C’est bizarre, vos fermes solaires, là, ça me rappelle l’époque où on essayait de construire des centrales électriques. » Je lui ai répondu que, de fait, une ferme solaire est une centrale électrique…
Création d’une filiale maison et rachat d’une société
Patrick Pouyanné a décidé de réunir ces activités dans une filiale à 100 %, TotalEnergies Renouvelables (Total Solar à sa création), avec un mode de gestion spécifique et une certaine souplesse en matière de ressources humaines. En effet, nous avions besoin de compétences pour développer les nouvelles activités.
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