Situé dans l’ancien palais épiscopal, classé monument historique, à deux pas de la cathédrale, le musée des Beaux-Arts de Chartres abrite une collection de 49 000 œuvres. La vétusté du bâtiment finit par amener la question de son avenir : quel musée pour Chartres ? Pour une ville moyenne, un musée peut être un héritage ancien, une collection mal exploitée, un enjeu d’image, un gouffre financier, un totem… Décidée à engager une rénovation, la municipalité fait appel à un conservateur, formé à l’histoire de l’art, doté d’un attachement fort au service public et à la valorisation du patrimoine et qui s’est pris de passion pour la gestion de projets dans les musées. Après avoir travaillé sur le musée de Draguignan, Grégoire Hallé rejoint celui de Chartres, où, à partir d’un bâtiment, d’une collection et d’une volonté du maire, il s’attache à élaborer un projet ambitieux, adapté aux enjeux actuels… qui tienne compte des moyens existants et du contexte local.

Le biométhane est une filière industrielle qui connaît une forte croissance et contribue à une réelle décarbonation de l’économie. Nulle en 2013, la production a été de 12 TWh en 2023, soit l’équivalent de deux tranches nucléaires. Elle devrait atteindre 60 TWh en 2030. Ce succès est celui de toute une filière mais aussi celui d’un acteur central. Comment le distributeur d’énergie fossile GRDF, à l’activité historique condamnée, a-t-il pu se réinventer en seulement dix ans ?  L’urgence et la vision à long terme sont-ils aussi antagonistes qu’on le prétend ou au contraire un formidable levier pour réussir la mobilisation générale ? Les logiques territoriales sont-elles trop locales et donc condamnées à ne jamais passer à l’échelle ou au contraire la base d’un développement économique vertueux sur laquelle se développent des écosystèmes dynamiques et résilients ? Une leçon de management stratégique qui séduit les jeunes en quête de sens.

Chez Michelin, l’IA est présente au cœur de la R&D et des process industriels, mais cela ne signifie pas, aux yeux d’Yves Caseau, que l’entreprise centenaire est devenue une entreprise digitale. La transformation digitale suppose, en effet, un ensemble de transformations, principalement selon deux axes : du client au code, du code au client*. Par ailleurs, comme l’IA n’est pas une technologie indépendante, mais une modalité des systèmes logiciels, il est stratégique pour une entreprise historique d'élever ses pratiques de développement logiciel au rang des meilleurs, comme le sont les GAFAM et les start-up à succès, ce qui est un défi organisationnel, technique et managérial considérable. Il est tout aussi essentiel de bien comprendre les écosystèmes logiciels afin de pouvoir décider au mieux de ce qu’il faut acheter, louer ou développer soi-même, dans un monde où les leaders investissent des milliards en R&D et où les meilleurs talents mondiaux s’expriment au travers de l’open source.

La décarbonation ne devient un sujet à part entière dans l’industrie automobile qu'à la fin des années 1990, même si la réduction des émissions de carbone et des particules a fait l’objet d’innovations depuis plus longtemps via les systèmes de propulsion. Les méthodologies disponibles (GHG Protocol, Bilan Carbone, SBTi…) seules ne permettent pas de traiter sérieusement le sujet. Décarboner met en lumière des problèmes structurels profonds. Comment aligner les exigences des clients avec la réalité des fournisseurs ? La donnée, fournisseur ou interne, est-elle existante, certaine, accessible, libre d’exploitation ? Où positionner le sujet dans l'entreprise pour le légitimer ? Peut-on décarboner sans disparaître ? Mais peut-on survivre sans décarboner ? Cette transformation vitale est un révélateur des difficultés de l'industrie et des représentations de ses managers. Fort de vingt-huit ans d'expérience dans la R&D automobile, Jean-François Giroux propose un décryptage sans fard de cette mutation.